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La flotte de Napoléon III - Documents
Histoire Guerre de Crimée - 1853-1856 (1)
Chronologie hivernage d'un vaisseau type Dévastation pendant l'hiver 1855-56 1774 Catherine II de Russie oblige les Turcs à reconnaître l’indépendance de la Crimée. 1783 La Russie annexe la Crimée. 1851 Rivalité franco-russe à propos des Lieux saints 1853 janvier : Le Tsar Nicolas 1er propose officieusement à l’Angleterre un plan de démembrement de l’Empire ottoman (réserve de Londres). juillet : Nicolas Ier de Russie prétend vouloir protéger les orthodoxes et les chrétiens de l’Empire ottoman et occupe la Moldavie et la Valachie. 4 octobre : l’Empire ottoman attaque la Russie. 30 novembre : La flotte ottomane est anéantie à Sinope, en mer Noire. 1854 janvier : Anglais et Français entrent en mer Noire février : La Grande-Bretagne et la France demandent à la Russie d’évacuer la Moldavie et la Valachie. mars : 25 : Les deux nations, n’obtenant pas de réponse, déclarent la guerre à la Russie 27 : Début de la guerre de Crimée septembre : 14 : Débarquement d’Eupatoria 20 : Bataille de l’Alma 26 : Début du siège de Sébastopol 25 octobre : Bataille de Balaklava 5 novembre : Bataille d’Inkermann 1855 janvier : Le royaume du Piémont-Sardaigne apporte son aide aux Franco- britanniques 8-9 septembre : Fin du siège à Sébastopol par la prise de la tour Malakoff par Mac-Mahon. 1856 1er février : Signature des préliminaires de Vienne pour la paix 30 mars : Congrès de Paris qui aboutit au traité (extrait de Wikipedia)
La flotte française dans la Mer Noire à son départ pour la Crimée le 5-9-1854  ETAT MAJOR 		 PREMIÈRE ESCADRE Etat-major général sur le "Ville de Paris"  	Grade 			Nom Commandant en chef  		vice-amiral 		Hamelin. Chef d’état-major général  	contre-amiral  		Bouët-Willaumez  Commissaire de la flotte  	Commissaire adjoint 	Michelin Chirurgien de la flotte  	Chirurgien principal 	Marroin Aumônier de la flotte  		abbé  			Cresp Aide de camp de l’amiral 	lieutenant de vaisseau 	Garnault Aide de camp de l’amiral 	lieutenant de vaisseau  	Grivel Officier d’ordonnance  	lieutenant de vaisseau 	Zédé Officier d’ordonnance  	lieutenant de vaisseau  	Sommeillier 		 DEUXIÈME ESCADRE Etat -major sur le  "Valmy" 	 Grade 			Nom Commandant en sous-ordre 	vice-amiral 	Bruat Commandant en sous-ordre 	contre-amiral 	Lugeaol (L) Chef d'état major 		capitaine de vaisseau 	Jur. de la Gravière Commissaire d'escadre 	sous-commissaire 		Boutet Chirurgien d'escadre 		Chirurgien de 1ère classe 	Beau Aides de camp 			lieutenant de vaisseau 	De Freycinet Aides de camp 			lieutenant de vaisseau 	Bruat Officier d'ordonnance 		lieutenant de vaisseau 	Giovanetti Aides de camp 			lieutenant de vaisseau 	Cottin Aides de camp 			lieutenant de vaisseau 	Dorré Officier d'ordonnance 		Enseigne de vaisseau 		De Grancy   Commandement du convoi sur le "Napoléon" Grade 			Nom Commandant 			contre-amiral 			Charner Aides de camp 			Capitaine de frégate 		du Quilio Aides de camp 			lieutenant de vaisseau 	Jaurès batterie flottante cuirassée française Brève bibliographie  •	Hippolyte Magen - Histoire du second Empire - Librairie illustrée, Paris, 1878 •	Betton, Jean-Stéphane - Le siège de Sébastopol - Marine 221, 2008 •	X -La guerre de Crimée et la France: des batteries flottantes aux garde-côtes - in Marine et technique au 19e s., Service Historique de la Marine, 1988. •	Dominique Marsac - Pierre Bonnin - marin 1832-1876 - ed.electronique - http://dominique.marsac.free.fr/ •	GARREAU (Com. de la Marine) - Souvenirs de la guerre de Crimée. - NEPTUNIA 140, 141, 142, 1980-1981 •	baron de Bazancourt - La marine française dans la Mer noire et la Baltique : chroniques maritimes de la guerre d'Orient - 2T. , Amyot, Paris
Sommaire (1) Brève bibliographie Chronologie La Flotte française en mer Noire à son départ Sauvetage des navires coulés (2) Chronologie
4. Sauvetage des navires coulés dans la rade de Sébastopol article de Fulgence GIRARD - extrait du Monde Illustré de 1857 Sur cette gravure on voit d'une part les scaphandriers préparant le matériel à remonter ou utilisant une échelle pour remonter à la surface. Les moyens de levage sont particulièrement pauvres. Pendant que Sébastopol renaît de ses ruines, que ses quais se relèvent, que ses docks se recreusent, que ses hôtels se restaurent et se arent, il s'accomplit, sous la nappe d'eau que la mer étend dans sa base paisible, un travail sous-marin digne de tout l'intérêt de la science. On sait que c'est sous ce tranquille linceul des vagues que repose ensevelie toute la marine méridionale de la Russie, dont Sébastopol était le centre et l'arsenal. Cette submersion forma un grand drame dont nous allons résumer les trois actes. Culbuté des hauteurs de l'Aima, au pied desquelles il s'était vanté d'arrêter l'armée alliée, le prince Menschikoff sentit qu'il ne pouvait disputer les approches de Sébastopol à nos troupes victorieuses. Il ne songea donc qu'à mettre cette ville à l'abri de nos attaques pour couper ensuite nos ligues et gagner la campagne, afin d'inquiéter nos derrières et d'entraver notre approvisionnement. Cette résolution fut exécutée avec autant de rapidité que de vigueur. La partie vulnérable de Sébastopol était sa rade. L'intention de l'amiral Duperré était d'en forcer l'entrée; il l'eût réalisée. On sait la valeur de ces inexpugnabilités, dont le vain prestige protège l'embouchure de quelques fleuves et l'entrée de quelques for ts : celle de Sébastopol se fut évanouie sous les bordées de nos vaisseaux, comme celle de Rio-Janeiro et de Lisbonne sous le canon de l'escadre de l'amiral Roussin. Le prince Menschikolf le prévit, et par une résolution plus habile encore qu'énergique, il conjura le danger. Une ligne de vaisseaux et de frégates coulées entre le fort Catherine et le fort Alexandre, ferma la rade aux escadres des puissances alliées. Les tempêtes que la fin de l'automne déchaîna sur ces mers avec une violence sans exemple ayant créé des vides dans cette digue sous-marine, le général-gouverneur n'hésita pas à faire couler une seconde ligne de bâtiments ; enfin, des hauteurs de Malalakoff où ils venaient d'arborer leurs aigles, nos soldats assistèrent au dénouement ! La dernière heure de la défense de Sébastopol était sonnée : l'ordre de la retraite venait d'être donné aux troupes formant la garnison. Pendant que leurs forts minés sautaient en l'air, les Russes dérobaient aux vainqueurs les derniers restes de leur escadre en les abîmant sous les flots. Quand les alliés furent maîtres de Sébastopol, les lames de la baie ne jouaient plus qu'avec quelques épaves; mais, sous les ondulations de cette rade déserte, gisaient sur un fond limoneux plus de cent navires représentant une valeur de trois cent cinquante millions de francs. Cette submersion n'avait pas été seulement une mesure défensive, elle avait encore été un moyen de conservation pour cette flotte, hors d'état d'offrir le travers aux escadres occidentales. Toutes les mesures de prévoyance furent prises dans ce but : les parties susceptibles d'être détériorées par l'eau de mer, telles que les machines, etc., furent couvertes de couches de lirai ou de suif. Aussi, à peine la paix était-elle signée, que le gouvernement russe recevait une quinzaine de propositions lui offrant de raflouer ces navires, ou du moins d'arracher du fond des eaux tout ce qu'ils avaient à leur bord de précieux. Le cabinet de Saint- Pétersbourg accorda sa préférence à la soumission présentée par un jeune ingénieur américain, M. Gowau, dont les connaissances et la capacité toutes spéciales étaient attestées par les plus éclatants succès. Cette réussite constante de-ses entreprises de sauvetage n'était pas due seulement à la rare intelligence et à I’esprit éminemment pratique de M. Gowau, elle provenait encore de la puissance des appareils à l'aide desquels il les réalisait. Les plus remarquables étaient, sans contestation, une pompe d'une telle force, qu'elle pouvait enlever jusqu'à mille tonnes par minute de la carène d'un navire submergé: en sorte que cette coque, tout à coup vidée, était enlevée à la surface de la mer, par son allégement subit, avant que l'eau eût pu l'envahir de nouveau; une chaîne d'environ trois cents mètres, dont chaque anneau pèse 150 kilogrammes; enfin, les équipages de plongeurs, sorte d'armure en cuir dont le casque était mis en rapport avec l'air extérieur au moyen de tuyaux de gutlapercha. coque au fond de la rade de Sébastopol M. Gowau, s'étant rendu sur les lieux, s'assura par lui-mêmede l'état et de la situation des vaisseaux, dont il visita, en costume de plongeur, les cadavres à demi ensevelis dans la vase. Son opinion fut qu'il était possible, malgré les difficultés qu'offrait l'opération, de les arracher entiers ou par morceaux à leur couche de fange. Ses propositions furent agréées par le gouvernement russe ; les travaux, commencés vers la fin de l'été dernier, n'ont été interrompus que par l'hiver. Déjà trois des plus forts vaisseaux, et de leur nombre le puissant trois ponts les Douze Apôtres, couvrent les plages des matériaux de toutes natures qui composaient leurs masses, et quatre vapeurs rafloués animent de leur présence avec les embarcations mises à la disposition des sauveteurs américains, la solitude de cette rade, centre naguère d'un mouvement naval si important et Si actif. FULGENCE GIRARD