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La flotte de Napoléon III - Documents
Puits d’hélice par Claude Millé
Cette page constitue la suite logique de l'essai sur les allongements de navire de Claude Millé, puisque les puits d'hélice ont été mis en oeuvre
pour la motorisation des bâtiments. Toute cette documentation a été collectée par Claude Millé auteur de cet article publié dans le numéro
230 de la revue Neptunia.
hélice Mangin du transport Creuse
PUITS D’HELICE DE LA CORVETTE CHAPTAL
Le Chaptal, appelé ensuite « aviso de 1° classe », sur cale à Asnières en 1844 et lancé en 1847, mériterait le titre de « navire expérimental
». Sans doute parce que son concepteur, le CF Labrousse, y apporta sans cesse des modifications originales.
Construit en fer, il mesurait 54 m de long sur 9,58 de bau. Il reçut sa machine à Rouen, fabriquée par Cavé. Elle attaquait l’arbre d’hélice
directement, fait assez rare en 1843, car on utilisait alors un réducteur à engrenages (en dents de bois de cormier). L’arbre d’hélice, après
plusieurs tâtonnements eut un diamètre de 22 cm.La mahine avait 4 cylindres. On utilisait le cabestan du bord, relié par pignons dentés à
l’arbre moteur pour le faire tourner doucement, dans la manœuvre de celui-ci destinée à se connecter ou déconnecter de l’arbre porte-hélice.
Labrousse employait un original système de butée de poussée, formé d’engrenages fixes et mobiles ; il avait été le premier partisan du
remontage de l’hélice (comme plus tard il deviendra le père de l’éperon d’étrave). Mais sur le Chaptal, non seulement il installa un puits
d’hélice, mais il adapta à ses côtés un second puits, bien plus petit, pour qu’un homme puisse aller vérifier l’étanchéité du presse-étoupe…
Outre l’inconfort de la position du malheureux marin dans ce puits étroit et humide, il avait fallu résoudre le problème de la coulisse de
l’étambot avant : « afin de visiter la garniture du presse-étoupe (Note : en caoutchouc épais et graissé) M. Labrousse a fait disposer sur le
Chaptal une sorte de puits situé sur l’avant du presse-étoupe (l’auteur veut dire sur l’arrière si l’on s’en tient à l’avant et l’arrière du navire) ,
dans lequel on descend, après avoir remonté l’hélice et bouché la coulisse de l’étambot avant, avec une vanne. De la sorte le puits est isolé de
l’extérieur, et en pompant l’eau, un homme descend travailler à la garniture. M. Labrousse a voulu étendre ce système aux constructions en
bois ; mais alors il deviendrait beaucoup moins praticable qu’avec le fer, et d’ailleurs on est arrivé à refaire les garnitures par l’intérieur
».(amiral Paris Traité de l’hélice propulsive)
Le terme de beaucoup moins praticable est un doux euphémisme…
Labrousse adopta en plus sur le Chaptal un très original système de gréement et de voilure.
Le Chaptal coula dans la rade de la Vera-Cruz le 25 octobre 1862. Lors de l’évacuation des corps expéditionnaires belges, autrichiens et
français de janvier/février 1867, sa coque était encore là, gênant les navires
NOTE SUR LES PUITS D’HELICE :
Les anglais appelaient les navires à puits « up funnel, down screw » (en haut la cheminée, en bas l’hélice) parce que c’était deux manœuvres
simultanées à accomplir, remonter la cheminée (elle était télescopique, comme l’hélice était relevable), pour la marche à la vapeur.